TOISON D'OR
Rénovation d'un ensemble de bureau pour la SLRB - TALENT Bruxelles et SASLS / 6110 m2 / Saint-Gilles / 2022
Poser un regard général sur une situation donnée permet de mettre sur pied une stratégie d’intégration urbaine et de développement du site à court, moyen et long terme.Nous proposons de placer le projet dans une vision à long terme pour ensuite trouver la meilleure manière de parvenir à la construire pas à pas.La première réflexion qui vient à l’esprit est le potentiel de développement à long terme d’un site bâti par rapport à son ilot et au contexte urbain.Cette réflexion est nourrie par le rapport du site à la ville.Celui-ci est multiple : rapport avec un boulevard urbain d’une part, un intérieur d’ilot enclavé et une rue à prédominance résidentielle proche d’un liseré commercial d’autre part.Dans une logique de circularité et d’une vie du site à long terme, les questions qui se posent sont multiples. Des scénarios s’envisagent : pourquoi pas des logements ? pourquoi pas une surface commerciale dans le socle ?, pourquoi pas une occupation tertiaire avec des propriétaires multiples ? et finalement, pourquoi pas une mixité de fonctions sur tout le site ?Se poser ces questions induit naturellement une philosophie à apporter au projet à court terme : concevoir des aménagements flexibles qui permettent une possible juxtaposition ou un mélange des fonctions à long terme.Une philosophie de récupération des éléments existants (mobiliers et immobiliers) sera également menée tout au long du processus.
Analyse et enseignements du site : Le bâti existant n’a pas beaucoup évolué depuis son origine et assume clairement sa vocation tertiaire.A première vue, les étages de l’unité Toison d’Or semblent rationnels en terme de structure et de modulations. Il apparaît néanmoins que le système constructif choisi à l’époque est très contraignant en matière d’aménagements intérieurs. Le bloc central de distribution et de sanitaires n’est pas positionné au centre de la largeur. A une des extrémités, des colonnes structurelles intérieures sont implantées en plein milieu des plateaux. La hauteur de dalle à dalle est légèrement insuffisante pour intégrer les techniques modernes. Et enfin, la trame des colonnes des façades de 3,4m est très serrée et impose une modularité d’espaces très spécifique (1,7m).Ces contraintes ont des impacts non négligeables dans notre proposition architecturale et technique.L’unité Jourdan présente plus ou moins les mêmes défauts. Néanmoins, le bâtiment se prêtent moins bien à sa fonction de bureaux (hauteur faible et profondeur façade/bloc technique pas vraiment adapté si on doit considérer des couloirs de distribution aux normes PMR). La morphologie spatiale se prête mieux à un aménagement plutôt de type salles de réunion.Le socle au niveau 0 et -1 ne présente pas de défauts majeurs hormis le fait que sa configuration empêche une lecture transversale des lieux. La densification réalisée au niveau 0 devait répondre à un besoin de surfaces communes supplémentaires et d’une liaison entre les Unités.La morphologie atteinte ne permet plus d’identifier clairement la juxtaposition des Unités et le rapport à la ville induisant une introspection de tout l’intérieur d’ilot. En voulant relier les Unités par le « haut », une strate supplémentaire a été mise en place, annihilant ainsi toutes perspectives de fluidité entre les rez-de-chaussée à rue.
Parti : nous est donc apparu essentiel de restructurer le site par le vide en passant par une dé-densification.Notre volonté est d’assumer volontairement le dénivelé entre les rues en l’étirant jusqu’à l’intérieur de l’ilot. Puis, en évidant partiellement le centre du socle au profit d’un patio.L’interaction et la circulation entre les Unités s’affiche comme sur une « dalle de sol » en continuum avec la ville et non suspendue comme actuellement. Elle apporte de la porosité physique et visuelle à chaque extrémité du site.La fonction du coeur du site est clairement identifiée : celle de générer une extrospection de l’intérieur d’ilot et une spatialité structurante permettant une fluidité de circulation. Les enjeux sont rencontrés, à savoir : travailler le rapport des Unités avec le / les quartiers - stimuler l’interaction entre les Unités - Requalifier l’intérieur d’ilot.« Le patio organise et rassemble»
Distribution générale du socle : Les agents des Entités et les visiteurs ont un accès commun depuis Toison d’Or dans une zone d’accueil entièrement vitrée et activée.Une distinction est faite pour l’utilisation des espaces entre les visiteurs externes et internes : les visiteurs externes prennent place dans l’espace d’échange d’information / d’exposition en vitrine et en lien visuel avec l’intérieur d’ilot. C’est l’image des Entités et le rapport avec le citoyen externe.Les visiteurs internes sont dirigés naturellement vers la lumière apportée par le patio. Le cheminement est fluide de par son séquençage de vues directes et indirectes à travers l’ilot entièrement vitré. L’espace de rencontres du côté Jourdan s’identifie de manière symétrique par rapport au point de départ du cheminement. Les points de repères et d’orientation sont structurés.Du côté Jourdan, une séparation entre les Entités et les Candidats Talent est obtenue par une structuration claire des espaces de circulations. Seule une mutualisation des ascenseurs avec contrôle d’accès par badge (accès aux étages) est nécessaire.
La vie dans le socle : Les grands espaces communautaires s’organisent autour et depuis le patio.Les emplacements vélos prennent tout leur sens de par une accessibilité de plein pied du côté Jourdan jusqu’au coeur de l’ilot. Cet espace n’est pas seulement un « parking » mais est également un lieu structurant permettant de distribuer et de fluidifier le parcours à différents moments de la journée. Le coeur du site est directement lié à l’enjeu de la mobilité urbaine et à l’activation du rez-de-chaussée (porosité).La création d’une rue intérieure reliant les deux espaces de rencontres identifie la connexion entre les extrémités du site et l’utilisation des 2 grands espaces de détente et de création.L’espace d’innovation hub peut s’ouvrir entièrement au coeur de l’ilot pour devenir un lieu de forum. Un lieu qui peut être également un lieu d’interactions ou utilisé par un tiers en dehors des heures de fonctionnement des Entités. Cette opportunité, à discuter en phase de recherches pour le site, favorise l’insertion du projet dans le quartier.L’espace non programmé articulé autour d’une petite cour, est situé à l’écart de la vie autour du patio car c’est un espace de détente et de déconnection à un moment de la journée.Adéquation à la philosophie du projetPar la lecture simple des espaces et une autonomie en terme d’accessibilité pour chaque Unité, nous obtenons une identification claire et distincte de chaque composant du site tout en permettant une identité globale de l’ensemble relié à la ville.
Les bureaux TOISON D’OR : Tout d’abord, la potentialité d’aménager par plateau un certain nombre d’agents est essentielle.Dans le scénario de “un poste de travail par agent”, l’aménagement est réaliste mais implique une quasi-totalité de groupements d’open-space de 4 / 6 / 8 /12 personnes. C’est viable mais engendrera assurément des réflexions tant au niveau organisationnel que de qualité de vie au travail.Ilot flottant climatiquePour les Entités dont le fonctionnement est différent à première vue pour chacune, nous pensons que l’enjeu majeur est de fédérer tous les fonctionnements possibles.Le modèle « mi-flex » est une alternative qui ne permet pas une dé-densification significative de la surface occupée. Ce modèle est plus orienté sur une organisation de travail plus flexible et collaborative (échanges, partages, etc..) qui induit un déplacement plus fréquent au sein même du ou des plateaux de bureaux. Cela implique un aménagement dont les postes ne sont pas attribués.Le contexte actuel du télétravail qui restera sans doute ancré dans le futur, n’implique pas nécessairement une diminution de surfaces.Au contraire, l’espace non occupé devient un espace qui sera définit par l’utilisateur, soit un espace de travail isolé, soit un espace de travail partagé. Nous pensons qu’il est raisonnable d’envisager un taux d’occupation maximal de 70% pour l’ensemble des Entités.Les 30% restants qui ne sont pas occupés seront dédiés à améliorer l’environnement de travail et à prévoir une extension du personnel.Une simulation graphique est détaillée à la page 10.En cas d’occupation maximale d’agents en même temps durant la journée sur un plateau, un étage sur deux peut être aménagé avec des espaces partagés non attribués permettant le travail de 12 personnes d’une même cellule avec une flexibilité d’usage de 4, 6 et 8 personnes. Cela implique une charte d’organisation (réservation).Une autre opportunité de « nomadisme » temporaire et exceptionnelle est la réservation à l’avance de salles de travail au Meeting Center.Selon notre simulation, la demande de surface du programme actuel du Meeting Center permet un solde de surface pour l’aménagement d’espaces de type co-working.Ces espaces de co-working proposeront des desk entièrement équipés (sans « tour d’ordinateurs ») ou semi-équipés (plug-in de laptop) permettant une réelle équivalence à un poste de travail attribué. Nous avons pu voir dans un de nos projets récents, la réelle plus-value apportée à l’utilisation de ce type d’espace, comme appoint à un système changeant dans la manière de travailler.De toute évidence, cette plus grande flexibilité de fonctionnement ne peut pas fonctionner sans une combinaison d’aménagements mobiliers, de dispositifs architecturaux et techniques capable de s’adapter à une organisation de travail qui sera amenée à évoluer.Les principes se déclinent sur les propositions suivantes :• Séparation entre ilots de travail : idéalement mobilier de 130cm de haut.• Séparation entre ilots de travail et circulations : mobilier de 180cm de haut ou paravent visuel selon besoins et configuration différenciée entre la façade rue / façade arrière.• Equipements data / puissance : le long des façades, une isolation est prévue au sol sur le chemin de moindre résistance pour une meilleure résistance thermique. Au-delà de cette zone, un chenal technique peut être intégré dans l’épaisseur de la chape existante afin de placer des boites de sol alimentant des colonnettes techniques en bord de tables de travail.• Equipements de chauffage : le système de convecteurs est remplacé par des plafonds climatiques qui permet de produire de la chaleur et de la fraicheur. Ce système offre une chaleur homogène sans aucune nuisance sonore. La pose en ilot flottant suivant la modulation des façades (châssis, colonnes) permet une flexibilité de cloisonnement.